Grandes et petites raisons de l’inaction climatique / Big and small reasons for climate inaction

La guerre en Ukraine a montré l’étendue de la dépendance envers la dictature russe en matière de dépendance énergétique. Les conséquences sur le long-terme en sont une augmentation considérable des rejets de GES, qui ne peut cesser que par un sevrage total. En outre, cela finance actuellement les guerres, en particulier en Ukraine.

George Monbiot alerte sur ce sujet depuis quelque temps et il sait mettre des points sur les  »i » et des barres aux « t », comme on le dit en anglais :

Gastastrophe – George Monbiot

Le court-termisme a donc conduit l’Allemagne dans une impasse, dans ce domaine. Comme l’écrit George Monbiot, une forte volonté gouvernementale peut permettre de trouver très rapidement des solutions alternatives à court et à moyen-terme. Les prix incitent à l’économie d’énergie et aux changements de sources parmi l’éventail existant. Cela a un coût individuel et collectif qu’il faut assumer au lieu de faire l’autruche. Il y a beaucoup d’autruches parmi les dirigeants politiques pressés de trouver de quoi caresser le bon peuple dans le sens du poil populiste. Le national-populisme devrait logiquement s’emparer de ce sujet au nom de l’indépendance énergétique et de la préservation d’un climat vivable pour les générations à venir, mais la Poutinisation et la Bannonisation ont accru la cécité de ce courant idéologique. Le déni, voire le négationnisme, sont pour eux une solution facile pour s’empêtrer dans l’égarement et amplifier ces phénomènes chez leurs ouailles. Le social-populisme conduit finalement à la même situation d’inaction. Ainsi, conditionner l’action climatique à la justice sociale revient souvent, faute de révolution efficace dans ce domaine, ce qui est très utopique, à repousser l’action aux calendes grecques. Le variant écolo-populiste entre dans le même cadre : conditionner l’action climatique au rejet absolu du nucléaire peut conduire à finalement entrer dans la chambre d’échos des fournisseurs d’énergie carbonée. Tout cela conduit à l’impasse ou à la soumission aux intérêts liées aux énergies sales et constitue une machine infernale. Cela conduit actuellement à une complicité avec le dictateur russe. Cela conduit à privilégier un style de vie insoutenable au détriment des générations à venir.

Au niveau local, toutes ces perversions se retrouvent. L’assemblée générale de la copropriété où je vis vient de refuser un projet de réhabilitation avec isolation des bâtiments et optimisation de la chaufferie. Elle a même rejeté le conseil syndical qui depuis des mois avait préparé ce projet. On y retrouve tous les ingrédients de l’inaction climatique, ce que certains ont réussi à fédérer pour des raisons peut-être inavouables. L’aspect financier évidemment. Certains copropriétaires auraient eu des difficultés financières dans ce cadre, mais le coût de la facture de gaz des mois et années à venir sera probablement similaire, voire supérieur au coût de remboursement des prêts, notamment à taux zéro, qui auraient permis la réalisation du projet. Il n’y a pas de prêt à taux zéro pour l’instant à propos des factures de gaz, mais une participation de l’état pour limiter provisoirement la hausse exponentielle du prix du gaz. On y retrouve quelques exemples de manifestations de l’agnotologie répandue par les Marchands de Doute (livre à lire), depuis des décennies, avec des remarques absurdes concernant la « dictature verte » ou « la secte écologiste ». La trace de la Poutinisation et de la Bannonisation populistes se retrouve bien sûr à ce niveau. Il y a aussi des éléments de conspirationnisme un tantinet paranoïaque dans ces allusions à une dictature bien hypothétique, ce qui rend de grands services aux oligarchies des énergies sales et surtout à la vraie dictature qui saccage l’Ukraine et ses habitants actuellement. De petits relents du discours anti-élites également, ce qui permet de se donner bonne conscience et de participer ainsi presque joyeusement à l’inaction climatique.

Alors faut-il se résigner, faut-il espérer un éclair de lucidité ? Pour le coup, la lenteur des évolutions dans une copropriété fait penser qu’une volonté politique nationale serait peut-être une réelle solution si le souhait de George Monbiot est exhaussé. L’obligation et la prise en charge massive et quasi totale des coûts de l’isolation dans le cadre d’un plan « Marshall » de lutte contre les changements climatiques anthropiques pourraient être l’alternative à tous les atermoiements, justifiés ou non. À défaut, faudra-t-il se résigner au suicide collectif ? À défaut de volonté démocratique collective, quelle est la solution ? Je mettrais volontiers des George Monbiot au pouvoir pour une dizaine d’années pour gérer la crise climatique autrement que par le laisser-faire, la sottise, l’ignorance, le court-termisme.

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The war in Ukraine has shown the extent of the dependence on the Russian dictatorship for energy. The long-term consequences are a considerable increase in GHG emissions, which can only be stopped by a total weaning. Moreover, it is currently financing wars, especially in Ukraine.

George Monbiot has been alerting on this subject for some time and he knows how to dot the « i « s and cross the « t « s, as they say in English:

Gastastrophe – George Monbiot

Short-termism has thus led Germany to a dead end in this area. As George Monbiot writes, a strong governmental will can quickly find alternative short and medium-term solutions. Prices provide an incentive to save energy and to switch to the existing range of sources. This has an individual and collective cost that we must comply with instead of burying our heads in the sand. There are many ostriches among the political leaders who are in a hurry to find something to stroke the good people’s hair in the populist direction. National-populism should logically take up this subject in the name of energy independence and the preservation of a livable climate for future generations, but Putinization and Bannonization have increased the blindness of this ideological current. Denial, or even negationism, is an easy solution for them to get entangled in misguidance and to amplify these phenomena among their flock. Social-populism finally leads to the same situation of inaction. Thus, making climate action conditional on social justice is often tantamount to postponing action to the Greek calendar, in the absence of an effective revolution in this field, which is very utopian. The ecologist-populist variant enters the same framework : conditioning climate action on the absolute rejection of nuclear power can lead to finally entering the echo chamber of the suppliers of carbonated energy. All this leads to a dead end or to submission to the interests of dirty energies and constitutes an infernal machine. This leads to complicity with the Russian dictator. It leads to privileging an unsustainable lifestyle at the expense of future generations.

At the local level, all these perversions can be found. The general assembly of the condominium where I live has just refused a rehabilitation project with insulation of the buildings and optimization of the boiler room. It even rejected the union council that had been preparing this project for months. We find all the ingredients of climate inaction, which some people have managed to federate for perhaps unmentionable reasons. The financial aspect of course. Some co-owners would have had financial difficulties in this context, but the cost of the gas bill in the months and years to come will probably be similar to, or even greater than, the cost of repaying the loans, especially the interest-free loans, which would have made the project possible. There is no zero-interest loan for the moment for gas bills, but a participation of the state to temporarily limit the exponential increase in gas prices. There are some examples of manifestations of the agnotology spread by the Merchants of Doubt (book to be read), for decades, with absurd remarks about the « green dictatorship » or « the ecologist cult ». The trace of populist Putinization and Bannonization is of course to be found here. There are also elements of paranoid conspiracy in these allusions to a hypothetical dictatorship, which is of great service to the energy oligarchies and especially to the real dictatorship that is currently devastating Ukraine and its inhabitants. Small hints of the anti-elite discourse as well, which allows to give oneself a good conscience and to participate almost joyfully in the climate inaction.

So should we resign ourselves, should we hope for a flash of lucidity ? For the time being, the slow evolution of a condominium makes us think that a national political will could be a real solution if George Monbiot’s wish happened to be fulfilled. The obligation and the massive and almost total payment of the costs of insulation within the framework of a « Marshall » plan of fight against the anthropic climate changes could be the alternative to all the procrastination, whether justified or not. Otherwise, will we have to get ready for collective suicide? If there is no collective democratic will, what is the solution ? I would gladly put George Monbiot in power for a decade or so, so as to cope with the climate crisis in a way that would be different from laissez-faire, stupidity, ignorance and short-termism.

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