(Somehow deepled into English below)
J’ai rencontré ce terme pour la première fois en lisant la postface de Bruno Latour dans un ouvrage dont je recommande vivement la lecture : « Controverses climatiques, sciences et politique » (Éditions SciencesPo Les Presses). Il s’agit de « la science de l’ignorance volontairement induite ».
Il s’agit d’une analyse des méthodes de propagande manipulées par certains intérêts privés à travers des think-tanks aux ordres. La méthode a été rodée à propos du tabac. Elle culmine ces temps-ci à propos des changements climatiques anthropiques.
La démarche est orwellienne : certains comploteurs accusent de complot des scientifiques qui parfois ne comprennent plus pourquoi on s’acharne contre eux. Le fin du fin est bien évidemment de susciter des carrières « spontanées » pour répandre des contre-vérités qui ont été souvent vérifiées et contredites. Une fois le « virus » installé, il se répand facilement au point d’empêcher d’écouter ceux qui ne cessent de s’efforcer de faire connaître l’état des certitudes et celui des incertitudes. C’est ce qu’ont compris et c’est le but de ceux qui ont recours à ces méthodes.
L’agnotologie c’est plus que le mésusage du doute. C’est une dérive malsaine du vrai doute, de celui qui mène à vérifier sans cesse.
Lisez également « Marchands de doute » de Naomi Oreskes et E. Conway aux éditions du Pommier.
Nos concitoyens, massivement zombifiés par une information à fort TILT (voir le sens de ces initiales en les entrant dans la case « recherche ») et souvent liée aux intérêts à court-terme de clans oligarchiques qui ne facilitent pas la sortie de l’agnotologie, en sont au stade où ils ne supportent parfois même plus la suggestion de regarder un peu plus loin que le guidon consumériste.
Esprit moutonnier ? Esprit fondé sur l’hédonisme ?
Mais au bout du chemin, il y a le mur de la finitude.
Addendum mai 2020 : les peurs suscitées par la pandémie de Covid-19, alias coronavirus font souvent ressurgir un fond de paranoïa chez certains. La pensée magique remplace alors la pensée rationnelle. On s’enthousiasme pour des panacées ou on imagine toutes sortes de complots fantaisistes.
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I first came across this word when I read Bruno Latour’s afterword in a book I highly recommend : « Controverses climatiques, sciences et politique » (Éditions SciencesPo Les Presses). It is about « the science of deliberately induced ignorance ».
It is an analysis of propaganda methods manipulated by certain private interests through think-tanks at their orders. The method has been tried and tested with regard to tobacco. It has recently reached its peak in relation to anthropogenic climate change.
The approach is Orwellian : some conspirators accuse scientists of conspiracy. These scientists sometimes no longer understand why they are being persecuted. The end of the end is obviously to encourage « spontaneous » careers to spread untruths that have often been verified and contradicted. Once the « virus » has set in, it spreads so easily that it prevents people from listening to those who are constantly trying to popularize the state of certainties and uncertainties. This is the understanding and purpose of those who use these methods.
Agnotology is more than the misuse of doubt. It is an unhealthy drift from true doubt, the one which leads to verify ceaselessly.
See also « Merchants of Doubt » by Naomi Oreskes and E. Conway.
Our fellow citizens, massively zombified by a « strong TILT » ( see « Tilt » on this site) information often linked to the short-term interests of oligarchic clans that do not facilitate the exit of agnotology, are at the stage where they sometimes can no longer even bear the suggestion to look a little further than the consumerist handlebars.
A sheep-like spirit ? A spirit based on hedonism ?
But at the end of the road, there is the wall of finiteness.
Addendum May 2020 : the fears aroused by the pandemic of Covid-19, aka coronavirus, often resurrect a background of paranoia in some people. Magical thinking then replaces rational thinking. People become enthusiastic about panaceas or imagine all sorts of fanciful plots.
Le Triptyque Economique / The Economic Triptych 
La crise actuelle va durer et s’aggraver parce que ce n’est ni une crise conjoncturelle ni une crise passagère. Ni une crise financière ou économique ni une crise politique, mais une crise globale de la civilisation capitaliste. Parce que tout se tient dans la nature (philosophie matérialiste), que tout dépend de tout et que tout agit sur tout. J’entends par civilisation la manière d’agir et de penser tant des individus que des États, de concevoir l’Homme et la société, et de gouverner cette société. Parce qu’on ne peut pas changer tout en voulant rester le même. Parce qu’on ne peut pas changer sans vouloir toucher à rien, cette crise n’aura pas de solution dans cette civilisation. Le règne du chacun pour soi, de la loi du plus fort et du malheur au vaincu, tant entre individus qu’entre les nations qui la caractérise, nous conduit naturellement à une catastrophe sans précédent. Plus question de dire « après moi le déluge » car le déluge est pour demain. Étant donné les armes de destruction massive existant actuellement, il est à souhaiter que les puissances financières de ce monde se sentant menacées, ne soient pas tentées de résoudre cette crise majeure par une guerre, dont on peut imaginer les terribles conséquences pour l’Humanité.savamal.
aj
Merci pour ce commentaire.
Raison de plus pour tenter de soulever les paupières endormies, non?