Crimes économiques : le logement ? / Economic crimes : housing ?

(Somehow deepled into English below)

On se focalise actuellement sur les dérives financières du système, en particulier à propos de certaines banques qui confondent leurs activités avec celles de certains lieux où l’on pratique des jeux d’argent proches de la méthode du poker menteur. Ici ou là, on commence à parler de sanctions.  Les crimes économiques ne se limitent peut-être pas à la finance. Voyons le cas du logement :

1- Éloignement

Le coût incontrôlé, parfois à croissance exponentielle, du logement urbain a incité massivement à la construction de pavillons dans des  banlieues de plus en plus éloignées des zones d’emplois. La civilisation fondée sur le pétrole, et son prix longtemps contenu, a facilité ce mouvement.

Outre son emprise de plus en plus marquée sur des terres qui auraient pu servir à l’agriculture vivrière, ce phénomène sociétal conduit à une augmentation considérable des déplacements motorisés et donc des pollutions liées, comme le rejet de CO2.

Si la ressource en pétrole se tarit ou si des politiques sérieuses sont mises en œuvre pour tenter de  limiter les conséquences des changements climatiques anthropiques liés au fait de brûler tant d’énergie fossile, que deviendront les habitants de ces maisons, comment se déplaceront-ils, quelle sera la valeur de leurs maisons ?

En sachant que les limites matérielles des ressources fossiles sont en vue, le fait de continuer le laisser faire dans ce domaine, ne relève-t-il pas du crime économique ?

Comme un des liens ci-dessous le suggère, chacun est libre de faire d’autres choix. Certes, mais à condition d’être « éclairé » autrement que par des publicités, trop souvent outils de guerre de la machine ultra-libérale au service des oligarchies. De plus, une fois le choix fait, il n’est guère réversible !

Crime économique, commis par de « grands » dirigeants publics et privés qui ont favorisé le laisser-faire, ou qui en ont profité.

La solution passera peut-être par  le retour à l’autonomie locale en tant que voie de l’avenir : énergies renouvelables et maraîchage locaux seraient alors des solutions de départ. Cela suppose toute une éducation à la coopération qui est parfois incompatible avec le culte de l’habitat individuel fondé sur l’isolement, souvent nourri d’individualisme.

Cela suppose une réorganisation complète du commerce.

Cela suppose aussi des moyens d’échanges pour se procurer ce qui ne peut pas être produit localement, même en le réduisant au maximum.

2- Habitat collectif

Depuis  longtemps, les grands centres urbains se développent considérablement et de nombreux logements de piètre qualité y ont été construits avec des normes d’isolation médiocres pour le bruit et la chaleur. Cela commence à évoluer, mais très lentement. Le bon sens commencerait par l’isolation du parc existant. Faire peser sur les habitants la mise aux normes est quasiment impossible. Si on s’intéresse à la facture des importations d’énergie et qu’on la met en perspective avec les travaux de mise aux normes nécessaires, il serait peut-être moins coûteux pour la collectivité de participer financièrement à ces travaux pour éviter de dépendre d’importations dont le prix augmentera considérablement. Les dettes actuelles, et la difficulté à les rembourser, donnent une idée de ce qui se passera en cas de crise de l’énergie fossile. Ne pas activer ces travaux ne relève-t-il pas du crime économique, voire de la simple trahison économique ?

Ce problème est d’ailleurs similaire pour tout l’habitat ancien, individuel ou collectif. Sachant que la durée moyenne de vie d’une habitation est autour du siècle, l’attente du renouvellement par la transformation en ruines ne relève-t-elle pas également du crime économique ?

Concernant le commerce de proximité, l’exploit a été réalisé : la création de grands centres commerciaux en périphérie condamne urbains,  péri-urbains et villageois à tous utiliser des véhicules individuels pour y faire toutes leurs courses ou presque !

Un système délirant : en cas de crise brutale de l’énergie, que se passera-t-il ?

On voit que tout confier à l’initiative privée, fortement imprégnée du poids de certaines oligarchies, qui ont prospéré grâce à ce système, est parfaitement incohérent. Continuer dans cette voie, alors que maintenant « on sait », ne serait-il pas un délit à sanctionner ?

Le rôle d’un « état » sérieux aurait dû être d’organiser tout cela en fonction du long terme. La première crise du pétrole liée à l’émergence de l’OPEP aurait dû être prise beaucoup plus au sérieux.

La sanction permet de limiter les gros excès, mais change-t-elle le système ?

3- Pollutions « domestiques » dans l’habitat collectif ou individuel

Parfois situées à proximité de routes surchargées, d’aéroports, les habitations inhalent les pollutions extérieures chargées de particules nocives. Même le chauffage au bois produit des particules qui posent problème. Dans les concentrations urbaines, l’addition de toutes ces pollutions locales a des effets délétères.

Mais d’autres pollutions proviennent de l’intérieur de l’habitat. Les liens qui suivent montrent en particulier les risques liés à l’accumulation de certains produits toxiques liés à l’ameublement et à la décoration.

Une information appropriée des consommateurs peut-elle les aider à faire de meilleurs choix ? Sans doute oui, pour une petite minorité motivée. Cependant, le locataire d’un appartement aura bien du mal à faire changer les meubles de salles de bains ou de cuisines intégrées. Seule une réglementation sérieuse peut faire changer tout cela,  éventuellement en ayant recours à des sanctions pour les entrepreneurs qui ne l’appliqueraient pas en toute connaissance de cause. On peut compter sur la méthode bien au point des « Marchands de Doute » ( Naomi Oreskes et E. Conway) pour que les décisions soient reportées le plus longtemps possible. L’exemple de la lenteur étant le cas de l’amiante, dans nos contrées. Qui règle la facture du désamiantage dans l’immobilier privé ? Dans ce domaine, et dans certaines contrées proches, des sanctions judiciaires tardives et lourdes ont été prises contre certains responsables industriels. Mais quelle sanction contre les états qui les ont laissé faire ?

Encore une fois, la question se pose de savoir s’il faut remettre dans le droit chemin par des sanctions ceux qui commettent des crimes économiques dont les conséquences sont, dans le cas présent, environnementales et humaines, ou s’il ne serait  pas   judicieux de proposer en plus une économie plurielle avec des cahiers des charges stricts, dans ce domaine notamment. La responsabilité ne peut incomber seulement à l’usager manipulé par les outils de propagande du système, mais essentiellement à ceux qui profitent de ce  système pour vendre des produits dont on connaît la dangerosité. Les responsabilités des autorités politiques sont aussi majeures. Qui sera  jugé dans ces affaires ?

Addendum août 2020 : la pandémie de Covid-19, alias coronavirus, alias SARS-CoV-2 a nécessité une période de confinement. Il a été difficile pour celles et ceux qui habitent dans des lieux exigus et bruyants. Les difficultés de ravitaillement de proximité ont aussi été un signal d’alerte. En revanche, le calme régnait sous les couloirs aériens. L’ahurissement fera-t-il oublier tout cela trop vite, en attendant d’autres crises, similaires ou non ?

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The current focus is on the financial excesses of the system, particularly with regard to certain banks confusing their activities with those of certain places where gambling is practised in a manner similar to the method of liar’s poker. Here and there, people are starting to talk about sanctions.  Economic crimes may not be limited to finance. Let us look at the case of housing :

1- Remoteness

The uncontrolled and sometimes exponentially rising cost of urban housing has led to massive construction of housing estates in suburbs increasingly remote from employment areas. The civilization based on oil, and its long contained price, has facilitated this movement.

In addition to its increasing hold on land that could have been used for food-producing agriculture, this societal phenomenon is leading to a considerable increase in motorized travel and thus related pollution, such as CO2 emissions.

If the oil resource dries up or if serious policies are implemented to try to limit the consequences of anthropogenic climate change linked to burning so much fossil fuel, what will become of the inhabitants of these houses, how will they travel, what will be the value of their houses ?

Knowing that the material limits of fossil resources are in sight, is it not an economic crime to continue to let this happen ?

As one of the links below suggests, everyone is free to make other choices. That is true, but on condition that they are « enlightened » in ways other than through advertising, too often the war tools of the free-trade-only fundamentalism machine at the service of oligarchies. Moreover, once the choice is made, it is hardly reversible !

Economic crime, committed by « great » public and private leaders who have favored laissez-faire, or who have profited from it.

The solution may lie in a return to local autonomy as the way of the future : renewable energies and local market gardening would then be initial solutions. This presupposes a whole education in co-operation, which is sometimes incompatible with the cult of individual housing based on isolation, often nourished by individualism.

This presupposes a complete reorganization of trade.

It also presupposes means of exchange in order to obtain what cannot be produced locally, even if it is reduced to a minimum.

2- Collective housing

Large urban centres have long since developed considerably and many poor quality housing units have been built there with poor insulation standards for noise and heat. This is beginning to change, but very slowly. Common sense should induce to start by insulating the existing stock. It is almost impossible to make the inhabitants bear the brunt of bringing their homes up to standard. If we look at the energy import bill and put it into perspective with the necessary upgrading work, it might be cheaper for the community to participate financially in this work to avoid relying on imports, the price of which will increase considerably. The current debts, and the difficulty in repaying them, give an idea of what will happen in the event of a fossil fuel crisis. Does not activating this work not amount to economic crime, or even simple economic treason ?

This problem is similar for all old housing, whether individual or collective. Knowing that the average lifespan of a dwelling is around a century, does not the expectation of renewal by transformation into ruins also constitute economic crime ?

As far as local commerce is concerned, a feat has been achieved : the creation of large shopping centres on the outskirts condemns urban, peri-urban and village dwellers to all using individual vehicles to do all their shopping or almost all their shopping !

A delirious system : in the event of a sudden energy crisis, what will happen ?

We can see that entrusting everything to private initiative, heavily impregnated with the weight of certain oligarchies, which have prospered thanks to this system, is perfectly inconsistent. Isn’t continuing along this path, when now « we know », a crime to punish ?

The role of a serious government should have been to organise all this in the long term. The first oil crisis linked to the emergence of OPEC should have been taken much more seriously.

Sanction limits the big excesses, but does it change the system ?

3- « Domestic » pollution in collective or individual housing

Sometimes located near busy roads and airports, homes inhale outdoor pollution loaded with harmful particles. Even heating with wood produces particles that are a problem. In urban concentrations, the addition of all these local pollutions has deleterious effects.

But other pollution comes from inside the homes. The following links show in particular the risks linked to the accumulation of certain toxic products related to furniture and decoration.

Can appropriate consumer information help consumers make better choices ? Probably yes, for a small, motivated minority. However, the tenant of an apartment will find it very difficult to have the furniture in bathrooms or fitted kitchens changed. Only a serious regulation can change all this, possibly with sanctions for entrepreneurs who would not apply it knowingly. We can count on the well developed method of the « Merchants of Doubt » (Naomi Oreskes and E. Conway) to postpone decisions for as long as possible. The example of slowness being the case of asbestos in our countries. Who pays the bill for asbestos removal in private real estate ? In this field, and in some nearby regions, late and heavy legal sanctions have been taken against certain industrial managers. But what sanction against the authorities that have allowed them to do so ?

Once again, the question arises as to whether those who commit economic crimes whose consequences are, in this case, environmental and human, should be punished, or whether it would not be wise to also propose a plural economy with strict specifications, particularly in this field. Responsibility cannot lie solely with the user manipulated by the system’s propaganda tools, but essentially with those who take advantage of this system to sell products whose dangerousness is known. The responsibilities of the political authorities are also major. Who will be judged in these cases ?

Addendum August 2020 : the pandemic of Covid-19, a.k.a. coronavirus, a.k.a. SARS-CoV-2, required a period of containment. It has been difficult for those living in cramped and noisy places. Difficulties with local shopping were also a warning signal. On the other hand, calm reigned under the air corridors. Will the bewilderment make people forget all this too quickly, while waiting for other crises, which could be similar or not so ?

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